mardi 19 mai 2015

Mentir un peu ?

Ce blog est je le dis, je l'affirme, ma propriété intellectuelle. C'est mon lieu, mon havre, l'endroit où je peux réfléchir à l'envers, comme à l'endroit et me propulser ou choisir de m'avachir. Tel est mon droit et j'en fais également ma propriété intellectuelle puisque tout ce qui est écrit ici m'appartient, naît de ma pensée du moment ou des émotions ou que sais-je encore ? je suis tout à fait capable de raconter la naissance d'une laitue si l'envie m'en prend,
Je pourrais aussi choisir de raconter des mensonges et là aussi, il m'est arrivé que l'envie me prenne, mais je suis une piètre menteuse et je serais bien vite démasquée, je m'emberlificoterais vite fait dans des ronds de bras qui me piégeraient à coup sûr.
Ceci dit et parce que je fais également de mon blog un espace de réflexion et de vérité, en tous les cas de la version que je me fais de ma vérité, je souhaiterais parfois que ma vie soit un mensonge mais je crains que la réalité encore une fois dépasse la fiction.
Oui, je souhaiterais pouvoir écrire que je mène une existence de rêve, que je n'ai pas l'ombre d'un problème et que penser ne m'est pas un exercice familier, je souhaiterais pouvoir écrire que je me contente de vivre comme si de rien n'était et que tout va bien, tout va très bien Madame la Marquise.
C'est évidemment faux même si je peux écrire que tout ne va pas mal ce qui en soi est la parfaite définition du verre à moitié plein, car en effet tout ne va pas mal. Il parait qu'il faut toujours relativiser et qu'il suffit d'ouvrir les yeux pour vérifier cet adage à la con, parce que c'est un adage à la con bien sûr. Evidemment que je suis bien mieux que mon voisin qui souffre d'arthrite, évidemment que j'ai davantage la pêche que la copine qui fait sa chimio, bon, les exemples pullulent et lecteur, tu t'en viens à passer par là, je vais économiser ta vue et te faire grâce des  sept cent mille exemples que je pourrais bien recenser  Ca ferait un article de trois cent vingt sept mille pages et je pourrais l'envoyer à un éditeur qui refuserait derechef ce tombereau de conneries, il aurait raison.
Tout ce galimatias pour dire  que penser me cause quelques soucis parfois.
Ca s'embrouille, ça s'emmêle et je reste au milieu à me demander par quel bout je vais bien pouvoir commencer à rembobiner ma pelote. Tout n'est pas simple même si rien,ne se complique, c'est parfois cette insolence du moment qui me fait vaciller. J'écris, je suis posée là, apparemment en possession de la plupart de mes facultés et hop, ça part ailleurs. Si je pouvais mentir, je vous dirais que j'habite un château, mais franchement, vous me voyez en châtelaine ? je ne trouve aucun mensonge susceptible de m'habiller correctement, voilà ce qu'est ma propriété intellectuelle, réduite à dire que j'habite un petit appartement que j'investis chaque jour davantage dans une rue calme qui me fait du bien. C'est sûr que ça a moins d'allure qu'habiter une gentilhommière normande mais je n'habite pas non plus en Normandie.
Je vous dirais aussi que je pète dans la soie et que mes robinets sont en or, mais je dors dans du coton et mes robinets sont tout ce qu'il y a de plus simple, bon je rigole parce que l'essentiel est ailleurs, mais le coton a plus de vertus que la soie pour y dormir, on n'y glisse pas.
Je pourrais vous dire que je suis une fille  femme, absolument formidable, bardée de qualités et que vraiment ma vie est incrrrroyablement chanceuse, et ce n'est pas tout à fait écrit comme cela dans le film qui se déroule bien que j'en reste l'héroïne principale. Parce que je suis tout de même l'héroïne de ma vie, même si actuellement, je pourrais et je voudrais vous dire que je l'aimerais un tantinet différente.
Mais je ne vais pas mentir, non, je vais juste vous dire que je pourrais mettre des "si" partout, cela ne me rendrait pas heureuse pour autant, je suis depuis longtemps en apprentissage, j'ai appris pas mal des différentes corporations qui m'ont recrutée, j'ai appris pas mal des relations que j'ai nouées et je suis toujours là, debout, pas allongée, pas dévorée, debout ! et cela n'est pas un mensonge.
Restent ces clairs-obscurs qui ne sont pas signés qui m'envoient valdinguer et me couchent alors que j'étais la ligne au dessus, debout. Je me relève, je me tâte, j'ai parfois des bleus, mais le coeur continue son  boucan familier,je ne rêvais pas, j'ai bien pris un coup, au coeur.
 Mais même là, pouvoir ressentir est aussi ma propriété intellectuelle, ressentir n'est peut être pas une chance pour certains, c'en est une pour moi, autant de terminaisons nerveuses qui ne serviraient à rien, quel gâchis !

et puis ? et puis rien, je marche, si je marche c'est que je suis capable de marcher, c'est encore la vérité.
je pourrais mentir et vous dire que vraiment je suis très très heureuse, je vais vous dire la vérité, j'enlève le superlatif et je suis "juste" heureuse, debout et heureuse de l'être.
Ce qui signifie clairement que je veux voir arriver de belles choses dans ma vie alors je suis à l'écoute pour ne rien manquer.
Voilà mes non mensonges de ce soir.
Lecteur, je n'ai jamais menti sur qui j'étais et toi ? t'est-il arrivé de le faire ? un peu ?

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