Une chambre à rêver

J'aurais  une chambre à rêver, un lieu sûr où je me sentirais bien. Je serais pelotonnée comme les chats savent le faire, roulée en boule, dans la position foetale, la place que je devais occuper dans le ventre de ma mère, mais je n'ai pas de douleur de mère, je voudrais un nid.
Un nid pour y couver mes peurs et mes angoisses et puis elles mûriraient et feraient comme font tous les oiseaux qui ont été bien couvés : elles s'envoleraient.
Mais je cesse de parler au conditionnel, je vais avoir une chambre à rêver à moi seule.
J'accroche mes rêves au parloir de mon coeur, je les confesse à demi-voix, je soulève la trappe pour qu'ils prennent de la consistance, je ne renonce pas, je n'oublie rien, je vais juste m'écouter un peu, je redonnerai le goût et la sonorité au silence.
Je serai dans ma chambre à rêver, juste le temps d'un rêve que j'oublierai peut être mais qui sera comme un petit fil suspendu entre mes pas sur le carrelage, vivants, et mon ombre rétrécie que je dois rhabiller.
Je serai bien comme un futur proche.
Je serai l'ombre et la lumière ensemble associées, bienfaisantes.