lundi 2 février 2009

Stone


Chuis un tout petit peu stone.
Ca a commencé tôt ce matin, j'ai composé le 7153, n° direct pour avoir la CPAM. J'ai pianoté mon n° de département et attendu que la boîte vocale m'annonce que tous les opérateurs étaient occupés et que mon temps d'attente était estimé à quelques 3mn. En patientant, combiné vissé à l'oreille gauche, je continuais d'écrire de la main droite. J'écrivais des mots spectaculaires, si, si , à l'endroit de deux ou trois organismes de santé qui ne faisaient pas leur boulot correctement et refusaient de payer des soins pour de sombres prétextes non valables à mes yeux. Donc,j'écrivais tout le bien que je pensais de leurs méthodes eu égard à l'article L machin du code de la santé publique. C'est que je ne rigole pas moi avec le code de la santé publique !
Trois minutes plus tard, le serveur vocal me prévient suavement que le temps d'attente va se prolonger plus que prévu et inopinément avant d'avoir apposé le point final sur la phrase, la voix me prie de bien vouloir rappeler ultérieurement. In petto, je me dis que fortunément, (fortunately) c'est l'hôpital qui casque, mes sous d'accord mais les vôtres aussi. J'ai poireauté pour rien et il me faut recommencer. Ce que j'ai fait quatre fois tout de même, j'avais un peu chaud aux oreilles voyez...
C'est le plan Sarko qui passe par là aussi, restriction, restriction oblige, y'a plus assez de personnel à la sécu et voilà.
Là-dessus, je rumine sur les mauvaises nouvelles annoncées vendredi, histoire d'assombrir notre week-end.
Mon cadre, Fred s'en va, elle a demandé sa mutation à la DRH (Direction des Ressources Humaines, c'est pour toi Diane, autrement dit Bureau du Personnel, et elle l'a obtenue. Elle part début mars, mon chef se carapate à la fin de l'année et moi je vais me sentir bien seule sans ces deux là.
Fredérique, mon cadre était hyper compétente et surtout hyper disponible, la vraie raison qui la pousse à partir c'est, m'a-t-elle avoué, son impossibilité à devoir composer désormais avec un hôpital qui ne parle que rentabilité, sous, monnaie, billets et qui ne se soucie plus un seul instant de la racine etymologique de son nom. Hospital, hospitalier, hospitalité, tout cela est fini, elle ne peut plus. Là où elle mute, elle fera face aux contrats, les précaires, les contrats accompagnés, les petits étudiants en stage mais elle préfère se démener là qu'être obligée de pousser les malades à la caisse.
Comme je la comprends, mais comment je vais faire moi maintenant ?
Il n'y a pas de poste vacant à l'horizon dans un autre service, je me sens plus que stone, déchirée parce que moi non plus, je ne veux pas participer à ce travail de casse qu'on nous impose. Les nouveaux grands chefs ont les dents qui rayent le parquet, parlent courbes et pyramides mais jamais n'emploient le seul qualificatif d'humain. Tous formés à l'école des cadres de Rennes. Ma grande chef à moi est une petite conne à frange, fait des fautes d'orthographe et en accuse sa secrétaire, nous dit qu'elle va pratiquer la tolérance zéro et que les syndicats elle les recevra s'il le faut. Ben bien sûr qu'il faudra les recevoir.
Je cogite, je suis stone mais je cogite, j'envisage brutalement de garder un bel étron de Bingo et de le déposer sur son bureau.
C'est foutu, j'ai vraiment la sensation que là où passe Sarko, rien ne repoussera jamais, c'est foutu et je suis stone, il me reste 11 ans à travailler sauf si la retraite passe à 75 ans, 11 ans !!!!
Tenir ???
Pour quoi ?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Coucou Laurence, pour le tag je l'ai vu et relevé. Je suis malade. Je reviens te voir demain ou après-demain, lire ton article et je ferai le tag. Gros bisous et à bientôt... Naniemay-11

Anonyme a dit…

Je me pose les mêmes questions, Lolo. On parle aussi rentabilité à l'école.
A la fin du 3ème conseil, le principal sort sa calculette pour savoir s'il rentre dans ses chiffres. Oui, madame, l'école publique devient une entreprise. :(

Diane a dit…

Puis-je te dire qu'a la fin de mon enseignement on ne nommait plus les étudiants "étudiants" mais des CLIENTS...
Oui des clients merde. J'étais abasourdie et depuis que je gravite partout je vois les choses se dégrader a la vitesse grand V.
TOUT DOIT ÊTRE RENTABLE. On mesure la rentabilité de tout tout tout même des malades!!!!!!

M'écoeurre royalement.

Anonyme a dit…

L'addition de nos colères finira-t-elle par terrasser l 'hideux dragon ? OUI!
Amitié
Emlo