mercredi 9 juillet 2008

Comment que je sais causer avec les stars !!!!

Il y a quelques années à Avignon, Rue de la Ré' (République of course), saisie d'une fièvre acheteuse incompressible, je m'arrête au distribruteur* d'une banque (* je garde ma coquille, elle est parlante), le premier distribruteur étant occupé par un géant avec un bonnet de marin, je me rue sur le second. Machinalement, je regarde le bonnet de mon voisin et je me dis que "tiens, c'est bizarre, j'ai l'impression de connaître cet homme". A ce moment précis, l'homme se retourne et plif, plaf, plof, oui, oui, c'est bien lui, Jean Reno himself ! Rien d'étonnant vraiment, il paraît que l'acteur séjourne pas très loin d'ici, et Avignon brasse pas mal de vedettes en saison. Mais là, voyez, je suis à moins d'un mètre d'une célébrité et je me fends d'un propos subliminal, je dis " il me semble que je vous connais" accompagné de mon sourire le plus ravageur (à l'époque, je suis célibataire voyez, et ma foi du distribruteur à l'idylle potentielle, il n'y a guère que 7000 lieues)
Le lecteur assidu ne manquera pas de constater la verve, l'originalité et la subtilité de ma prose.
Le Reno Jean de son prénom me rend mon sourire et met son doigt sur sa bouche et me répond "chuttt! "... et de partir l'air de rien.
Le lundi suivant, je raconte ça à mes collègues qui en ont vu d'autres et ne m'adressent même pas un lobe d'oreille.
Depuis, j'ai croisé Daniel Auteuil dans l'ascenseur de l'hosto, j'étais avec Christiane ma collègue, nous partions en visite dans une chambre de patient, Daniel Auteuil nous a dit extrêmement poliment "bonjour Mesdames" à quoi nous avons répondu tout aussi poliment " bonjour Monsieur"
De plus en plus laconique !
Plus tard, j'ai piloté Mireille Mathieu dans le même hôpital auprès du médecin, là, je n'ai carrément rien dit, j'ai juste louché en biais sur son teint de porcelaine et son absence de rides, après quoi, j'ai jasé avec les copines pour savoir si oui ou non elle s'était fait faire un lifting.

Ce matin, pendant que la maisonnée dort, je promène les poilus dans le parc quand Gaïa part en jappant ses "kaï, kaï" vers un chien de race indéterminée, petite taille et houpette frisottante, assez laid aussi, bref, sympathique quoi ! Je m'avance donc également pour faire connaissance, le chien est accompagné d'un homme qui contemple le magnolia superbe, bon, moi, un homme qui regarde les magnolias, qui a un chien moche, m'est déjà pratiquement un ami. L'homme se retourne parce que c'est comme ça, il arrive un moment où on se retourne tous, et là, qui vois-je ?
François Valéry himself ! Bon d'accord, ce n'est pas Delon ni Clint Eastwood mais les probabilités de croiser François Valéry dans "mon" parc étant tout à fait infinitésimales, j'y vais de ma réplique qui m'a rendue célèbre : "il me semble que je vous connais"
Et le chanteur de sourire, décidément, sont drôlement taiseux les stars.
Mais nous avons tout de même échangé quelques mots, sur la météo, sur les prochaines chorégies et sur nos chiens respectifs.
Et il est reparti et moi aussi, de toute façon, je ne suis plus célibataire.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Waaaaarf ! C'est vrai que face à eux, on se sent tout con... Je me demande toujours comment je réagirais si j'avais en face de moi Milan Kundera. Je deviendrais une vraie tomate, je pense. :P

Je danse sur un fil a dit…

Ah ça, je te comprends ! Moi, si je m'étais trouvée face à Théodore Monod, je crois que j'aurais eu un mal de chien à lui dire "il me semble que je vous connais"

Diane a dit…

Bah tu vois les chiens ça sert aussi a parler aux gens.
Mon copain plus que solitaire me disait que les gens lui adressent la parole depuis qu'il a un chien.
Ça peut-être un bon moyen d'entrer en contact avec ton auteur préféré mais il y en a trop, tu y passerais une vie et puis tu as trouvé donc!!!!!!!!!