vendredi 15 janvier 2010

Un sablier pour oublier ?


J'importe ici la poésie de mon ami Pascal que j'ai trouvée sublime, sublime vraiment.


Nocturne au jour le jour



Le sablier
pour oublier
Compter les grains
ta peau
Bercer le chagrin
Rideau!

Rupture du coeur
Prison du temps
de journées noires
en nuits blanches
à reculoir
ronger les sangs
Fermer le ban!

Crever fou d'elle
Foutrement d'elle
à s'emperler
la souvenance
la tête dans l'mur
la tête dans l'sable
Allo! T'es où?

Le sablier
pour oublier
Compter les grains
ta peau
Bercer le chagrin
Rideau!

En manque d'envol
des jours de grève
défaut d'entrain
rester à quai
Sortir mouchoirs
Partir s'échoir
Juste un aller

J'ai le fond marin
soufflé s'échouer
à bras le corps
surtout le tien
Lourde absence
gluante plongée
froides ténèbres

Le sablier
Pour oublier

A double tour
tirer sa peine
Être à l'ombre
Isolement
à mots couverts
dans les silences
te faire l'amour

Le sablier
pour oublier
et mon crayon
se larmentant
pare de buée
les p'tits carreaux
de mon cahier

Pascal Reverchon

La dernière strophe rejoint exactement les larmes que j'ai versées hier en écrivant sur un de mes petits cahiers ma peine pour les Haïtiens.

Photo : Nébuleuse du Sablier

Les textes de Pascal sont déposés, je le remercie d'autant plus de ce cadeau.

7 commentaires:

Diane a dit…

Pascal et la merveille des mots qui l'accompagnent.
J'en lirais des tonnes et quand ça sera publié je veux avoir ces mots avec moi.

L'or des chambres a dit…

Très beau, oui... Quand à l'évènement dont tu parles : très très triste... Je pense à eux !

Mangolila a dit…

Moi aussi, comme Diane, quand il sera publié, je veux avoir ces mots avec moi! C'est trop extra! Tu nous préviendras!

Armande a dit…

Beau texte sur le désamour, qui peut faire de nous des individus en manque. L'amour est le plus belle et la pire des drogues.

Lily a dit…

De la tristesse profonde, parce qu'on est humain et que parfois les situations semblent tout à fait injustes et intolérable.
Cependant, moi, je n'aime pas trop oublier. J'essaie de transformer et de faire mémoire, ce qui permet de n'être pas prisonnier des souvenirs.

Lystig a dit…

merci de nous avoir fait découvrir ce texte

Anonyme a dit…

Très beau texte. Quoi dire de plus.