lundi 9 mars 2009

A propos de livres

J'avais envie de dire un immense MERCI ! aux traducteurs d'ouvrages.
Je salue la prouesse qui est la leur, car l'art est difficile.
Au cours de mes lectures, il m'arrive bien souvent de me rendre compte d'une traduction imparfaite, je sens le mot à mot, je sens les approximations, je sens la lourdeur, les erreurs de syntaxe, tout cela est lisible sans pour autant avoir lu l'original.
Mais le plus souvent, je lis des oeuvres traduites avec maestria, où tout est fluide où l'émotion est restituée de façon intacte et épidermique, où les expressions idiomatiques sont rendues avec vie et couleur, où les vers sont traduits magistralement.
J'ignore comment travaille un traducteur, sans doute avec plusieurs dictionnaires, dût-il maîtriser parfaitement la langue, mais je reste émerveillée devant un tel talent.
Je reprends à mon compte la phrase d'Umberto Eco qui pense que traduire c'est "dire presque la même chose", qu'il faut négocier sans cesse, je le cite :

“On a déjà dit, et l’idée est établie, qu’une traduction ne concerne pas seulement un passage entre deux langues, mais entre deux cultures, ou deux encyclopédies. Un traducteur tient compte des règles linguistiques, mais aussi d’éléments culturels, au sens le plus large du terme”(p. 190)

On comprend alors la difficulté d’échapper à la notion de traduction comme négociation. Il faudrait pouvoir dissocier complètement ce qui est dit et la langue dans lequel cela est dit. Or, s’il n’est jamais possible de dire tout à fait la même chose dans deux langues différentes, c’est bien parce que chaque langue découpe, voit et dit le monde d’une façon singulière. Toute traduction est alors la rencontre entre deux cultures – ce qui échappera toujours à une traduction automatique, aussi perfectionnée soit-elle."

Et il s'y connait Eco.

Aussi ai-je envie de dire merci à tous ceux et celles qui se penchent sur les livres d'autres pour nous en donner une mouture, la leur, mais pas trop éloignée non plus de celle de l'auteur, et qui nous ravira des heures durant.
D'ailleurs certains auteurs gardent les mêmes traducteurs comme si entre eux naissait plus qu'un travail, une histoire d'amitié, de connaissance et de confiance. J'ai souvent éprouvé cette sensation que le traducteur avait dû passer bien des heures à regarder vivre l'auteur, lorsque j'en suis là, je sais que je tiens un super bouquin entre les mains.
Prouesse non ?
Merci Messieurs Dames.

La citation est extraite de :

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