Ciel du soir, pluie annoncée

Ciel pommelé d'hier soir, la pluie nous arrivera, mais le ciel s'en fiche.
J'ai du mal à écrire, j'ai pourtant des mots plein le gosier, mais ce sont des mots de colère, des mot de rage contre mon administration qui ferme ses portes aux appels au secours. L'administration qui, elle, a des phrases longues comme des jours sans nourriture pour les enfants du Darfour, elle érige, elle éructe, elle ne transige pas, elle n'écoute personne, j'ai des mots qui tremblent, j'ai comme une percée d'abcès là.
Je n'assiste plus aux réunions, je ne sais pas y hocher de la tête, je ne peux pas davantage applaudir ni sourire à ce qui s'y trame, je n'ai pas trouvé pour l'instant d'autres moyens de faire connaître mon refus d'obtempérer, je me méfie de mes mots, ils sont tellement à la porte de ma langue qu'ils s'impatientent de ne pouvoir franchir la bouche, je les contiens, je les comprime parce qu'ils sont prêts à exploser, je réserve mon feu d'artifice à la réflexion.
Il m'est difficile de me taire, aussi l'exercice que je m'impose n'en a, à mes yeux, que plus de poids.
Je ne ferai pas chorus à l'appel des loups, je fourbis mes armes et j'aurais besoin de tous mes mots, bien sélectionnés, bien ordonnés pour qu'ils fassent mouche.
En attendant, le ciel du soir m'apaise même s'il annonce la pluie, le ciel est beau.