mardi 9 septembre 2008

Clémentine

Je ne l'ai peut être pas dit mais pendant des années, je suis partie en vacances avec Marie-Madeleine à Plombières les Bains (Vosges), station thermale comme son nom l'indique. Je consacrerai à la ville un petit billet ou bien un grand billet.
Petite fille, ce qui me m'arrachait des exclamations de stupeur autant que de joie aigrelette, il me faut bien l'avouer, c'est ce qu'on racontait de Clémentine, une "payse" de Marie-Madeleine.
Clémentine Clatteaux était née en 1865 et au moment où Marie-Madeleine naissait, Clémentine se mariait à un boulanger nommé Delait. Clémentine et son boulanger tinrent un café à Thaon les Vosges qui ne tarda guère à être le lieu incontournable de pèlerinages bien peu catholiques.
Clémentine était dotée d'une carrure de nageuse est allemande (enfin, c'était avant l'époque des nageuses est allemandes), une robuste quoi, sacrément bâtie mais en pays vosgien, quand l'hiver survient, la graisse est un atout.
Clémentine donc qui ne s'en laissait pas conter et en rabrouait plus d'un fit un jour un pari : celui de se laisser pousser la barbe.
il faut dire que la belle avait la pilosité naturellement drue, mais elle se rasait, en témoigne la photo que vous verrez quand vous serez allés au bout de la lecture, na !. L'hirsutisme est une maladie, mais dans les Vosges, les maladies, on se les soigne par le mépris ! et "la" Clémentine môôôôôôôôôôôn (interjection vosgienne) ne courait pas les médecins.
Elle afficha donc fièrement son poil au nez et à la barbe de ceux qu'une telle curiosité épidermique irritait. Faut dire que "la" Clémentine ficha des complexes à plus d'un couillu.
Le succès s'en vint sans tarder et l'affluence itou. Clémentine ne se produisit cependant qu'après la mort de son boulanger. Elle voyagea beaucoup et rencontra même le Shah de Perse (pensez donc !)
Je n'ai jamais réussi à savoir comment le couple survécut à tout cela, le boulanger restait bien muet semble-t-il, mais la carrure de la belle y est sans doute pour quelque chose, sacrée Pomponnette que cette Clémentine.
Nous connaissons tous de ces phénomènes de foire et c'est d'une infinie tristesse mais j'aime beaucoup me souvenir de Clémentine, les vosgiens continuaient à perpétuer la légende, n'hésitant pas à en rajouter.
Marie-Madeleine disait qu'elle en faisait tout de même trop, et moi, je continue de traquer le poil...



Clémentine sans...
Le caféClémentine avec ...


Elle aussi (comme Rosa Bonheur) obtint une autorisation spéciale pour pouvoir porter des pantalons mais pour enfourcher sa bicyclette, elle préférait néanmoins les jupes ;-)

Merci Clémentine pour avoir donné à mes vacances un petit parfum de rêve et de fantaisie douce.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

mon vieu matouvu i di qu'on dirai la soeur de karl marx !! lait bête lui alor!!
pis moi zaussi z'ai des belle moustache pis zuis zaussi une fille, pffff!! alor vous mokez pas

zozéphine

Je danse sur un fil a dit…

Ma Joséphine, je t'invite tout de suite à en savoir plus sur tes moustaches, tes vibrisses en allant rendre une visite à tes copains, copines du maquis corse.
C'est mon amie rare, ma Rose unique qui tient la buvette, vas-y de ma part, c'est là :
http://leschatsdumaquis.over-blog.com/

Dis à ton vieux père qu'il n'a pas tort de trouver à Clémentine une ressemblance avec le Marxou, mais toi, tu portes tout de même mieux la moustache ma Joséphine.
Et si tu m'envoyais ta photo que je l'affiche en grand ?