lundi 1 septembre 2008

Cinq choses qui me rendent heureuse

En allant sur le blog de Claudius dont je vous recommande instamment la passionnante lecture, j'ai vu qu'une petite chaîne avait cours, j'y souscris bien volontiers. En règle générale, je déteste les chaînes, je les trouve bêtes au plus haut point et depuis le temps que j'y mets un terme quand elles arrivent dans ma boîte, j'aurais dû périr au moins cent fois.
Si ça vous tente, le jeu est simple, il suffit de dire les cinq choses qui ont une nette tendance à vous renflouer le moral et les sens.

Pour moi, c'est (un peu comme Claudius)

- le matin,

quand je me retrouve seule face à mon bol de café (commerce équitable ou bio) avec mes tartines et mes poilus, Bingo sur ma gauche, Gaïa sur ma droite. Tartinette beurrée pour Gaïa et beurrée-confiturée pour Bingo.
Ce temps que je passe à rêvasser, à bouquiner aussi, ce temps qui m'est propre, où je peux garder les yeux rivés au ciel quand il commence à rosir, ce temps de l'après-sommeil, quand mes angoisses ont fondu, que la journée devant moi est porteuse de mille promesses dont on ne sait si elles se réaliseront mais qui ouvrent toutes les perspectives et finit de décoller les dernières adhérences de la nuit. J'allume la radio, je fais sauter le grille-pain, chanter la cafetière, c'est mon tête à tête avec mon moi encore mutique, le premier café du matin est un plaisir que je n'aime guère partager car alors il me faut ouvrir mon silence et la parole qui survient trouble l'onde et crée un choc.

- la marche

Une des activités qui m'apporte ce si joli mot la "plénitude", marcher me rend pleine. Marcher m'oblige à l'exercice des sens, entendre les chants d'oiseaux et surtout leur prêter l'oreille, s'arrêter au bord d'un sentier, humer l'air, caresser les feuilles, voir au delà du paysage, se laisser embarquer comme pour Cythère, marcher en prenant conscience que ce mouvement si habituel oblige l'esprit à ralentir le tempo. De même que mon rythme cardiaque s'abaisse
la marche m'apaise, et le petit bonheur d'être ici et maintenant, verticale et remplie va crescendo sans que je puisse expliquer pourquoi.

- engager la conversation

Avec un inconnu.
Ou avec des plus connus.
Dire trois mots ou plus avec quelqu'un sans aucune idée préconçue, parler du temps qu'il fait, de la hausse des prix, de la vie qui va.
Mes chiens m'ont aidée considérablement dans cette découverte, l'animal crée le lien social. On se rencontre, on disserte sur la brillance du poil et on en arrive parfois à se faire des confidences, de celles là même que nous pourrions vautrer sur le divan d'un psy à 50 euros la séance. La conversation est ici gratuite et s'envolera aussitôt que maîtres et chiens auront regagné leur boudoir.
Ce qui me rend particulièrement heureuse, c'est la conversation éphémère, la minute miraculeuse. L'instant où trois, quatre mots, une phrase, un compliment vont être dits et puis pssscht, plus rien, tout s'évaporera en un clin d'oeil ne laissant que le souvenir de ce si joli moment.
C'est pourquoi, je dis aux caissières qu'elles sont jolies, qu'elles ont un beau sourire, un chemisier qui leur va bien etc, aux grands-mères que leur mise en plis est ravissante, l'imprimé de leur robe seyant... Je ne me force jamais, je le fais avec plaisir pour le bonheur très égoïste de voir naître un sourire.

- avec un tout petit enfant

Parmi mes plus belles perles de bonheur figurent en tête de liste les fous-rires des bébés et des tout petits, c'est une puissante cure de désintoxication, je m'allège immédiatement, le rire me gagne et je me sens heureuse jusqu'au ciel.
De la même façon, passer un moment avec un enfant dont le langage reste vissé sur le mode interrogatif, comme ce soir sur la colline : "pourquoi ton chien c'est pas un chat ?". Ca me rend vraiment heureuse de ne pas pouvoir répondre autre chose qu'un infâme bredouillis : "ben euh, paske..." et l'enfant de s'en ficher, de toute façon la réponse ne l'intéresse pas, il a la sienne propre qui est souvent bien plus jolie.
"pourquoi t'as pas de jouets dans ton sac ?", "tu vas où ?" "tu veux un bonbon ?" "t'es vieille alors ?" (je racontais au même petitou que je n'avais pas de jouets dans mon sac, parce que mon enfant était déjà grand .)
Le petit enfant me rend bigrement heureuse parce que comme nous l'a si bien raconté la Dolto, il nous restitue notre part d'enfance innocente, les gros sont gros, les petits, petits, et le monde se partage entre Batman et le copain Théo et finalement tout ça n'a pas d'importance.

- me perdre

J'ai un immense plaisir à flâner dans les endroits que je prétends connaître, j'aime marcher le nez en l'air et si aucun pigeon ne vient à me lâcher une fiente sur ledit pif, je jubile de découvrir que par là-haut sont des merveilles qui se détachent sur ciel bleu.
Le plus grand bonheur mélangé à une légère pointe de peur, c'est lorsque je me perds dans la ville où j'habite ou dans une grande métropole comme Avignon (si, si, grande métropole, j'insiste). Me perdre me permet de reconsidérer mes radars internes et d'y aller à l'intuition plus qu'à une savante observation du soleil. J'aime me perdre et tourner en rond, les découvertes que j'explore lorsque je suis en rade sont parmi les plus belles que j'ai faites.
Je déteste les plans, j'aime qu'on me dise : "première à gauche, à l'angle, vous verrez, y'a une statue, un café, une boutique," etc, etc...

J'ai volontairement omis les bonheurs que j'ai d'être avec darling, mon fils, mes chiens, mes amis ceux là sont des bonheurs dont je peux aisément parler certes, mais qui me regardent de l'intérieur ;-)



Et tel n'est pas le sujet, mais puisque dans mon texte, on peut lire "etc", je salue encore une fois la mémoire d'un forumeur que j'ai rencontré virtuellement et qui est décédé lors d'un trekking en Ouganda.
Son pseudo était "Patrick etc...", il vivait en Chine, c'était un homme que j'aimais beaucoup lire pour la qualité de ses écrits et récits. '
Salut Patrick !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mummm les voluptés du matin, ce sont de petits plaisirs Egoïstes pour faire sourire même les jours qui s'annoncent gris.

Il est vrai que la marche à pied allonge l'expir et l'inspir, apaise les sens...

C'est en vélo que je retrouve la flanerie originelle et nourricière ; alors nous pourrions deviser, toi à pied, moi sur mon fidèle destrier... Je prendrai ton rythme.

Douceurs parfumées du soir petit trésor.

Et sans modération, cela va de soi, des caresses à tes animaux-bonheur.

Rose