mardi 14 avril 2009

Une pensée pour Henri


Toute mon enfance a été bercée des récits de l'Aéropostale. Ma tante puisait allègrement dans la vie de ces aviateurs pour nous en tirer une "leçon de morale" que personne, je crois n'a jamais oubliée.
Ainsi en fut-il de Mermoz.
Dans sa classe, il était un élève mieux loti que la plupart d'entre nous, un jour où il se moquait de la blouse, car oui, nous portions des blouses, d'un autre élève, ma tante nous raconta l'histoire d'un dénommé Mermoz que sa mère avait envoyé chercher des boulets de charbon. La tâche était salissante et Mermoz s'était habillé en conséquence. Sur le chemin, il croisa d'autres élèves qui se gaussèrent de sa tenue bien pauvre, je ne me souviens plus des méandres de l'histoire du seau de charbon, mais je me souviens que la morale (selon ma tante) était de ne jamais rire d'un plus mal habillé que soi, car enfin, l'histoire, la grande retint le nom de Mermoz mais ne se souvint jamais de ceux qui l'avaient raillé...
Beaucoup plus tard, bien après "Le petit Prince", je suis rentrée dans la grande épopée de l'Aéropostale avec St Ex et son "Terre des hommes".
Une lecture que j'ai envie de conseiller à tous les jeunes d'aujourd'hui.
Cet après-midi, alors que mon collègue, au autre Henri, me disait avoir envie de le lire, je lui ai promis de lui ramener mon exemplaire.
Ce soir, je l'ai cherché et je l'ai feuilleté jusqu'à me souvenir de Guillaumet qui m'avait tellement épatée par son courage, il m'épate encore.
Guillaumet était aviateur lui aussi, un formidable pilote.
C''est lui qui dit à St Exupery quand celui-ci le recueille :

“...Après deux, trois, quatre jours de marche, on ne souhaite plus que le sommeil.
Je le souhaitais.
Mais je me disais: ma femme, si elle croit que je vis, croit que je marche.
Les camarades croient que je marche.
Ils ont tous confiance en moi. Et je suis un salaud si je ne marche pas ”.

“ Ce que j’ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait ”

Guillaumet le fit.

En 1930, en traversant les Andes pour la 92ème fois, il s’est écrasé avec son Potez 25 à potez25la Laguna Diamante à cause du mauvais temps. Il a marché pendant cinq jours et quatre nuits, passant trois cols. Il a pensé plusieurs fois d’abandonner mais a persisté en pensant à ses camarades et à sa femme Noëlle. Il n’a atteint un village qu’au bout d'une semaine. Cet exploit aida à construire la légende d’un “homme discret” au milieu des “stars” de l’Aéropostale.



Guillaumet figure parmi mes héros pas si ordinaires que cela mais ce soir, j'avais très envie de lui envoyer des pensées reconnaissantes.

5 commentaires:

Mango a dit…

Les récits de l'aéropostale ont aussi beaucoup parlé à ma jeunesse! J'adorais:"Terre des Hommes". Vous voyez, en termes d'années...qui l'emporte?
J'apprécie votre choix de livres et je note: "Nous disparaissons" de Scott Heim que je ne connaissais pas du tout!

Je danse sur un fil a dit…

Ah Mango, c'est effectivement un très très beau livre, fort et extrêmement émouvant, j'espère qu'il vous plaira autant qu'il m'a plu.
Et pour les années, qu'importe, pourvu qu'on ait l'ivresse ;-)

Alex a dit…

Eh bien je ne le connaissais pas !
Merci pour cette découverte et pour cet homme au mental incroyable.

Je danse sur un fil a dit…

En relisant mon texte ce soir, horreur, malheur, je me suis rendu compte qu'il était truffé de répétitions, aussi en ai-je profité pour aller faire un petit exercice avec les synonymes de "se moquer" et finalement, je me dis que je devrais faire ça bien plus souvent ;-)

Diane a dit…

Encore une belle découverte et merci Lolo même si je manque de temps je prends celui de te lire soigneusement.