lundi 20 avril 2009

L'orage

Orange - Chemin d'acces a� la Colline St Eutrope le 21 mai 2005

Vers 17h, j'ai chargé les chiens dans ma bétaillère et nous sommes montés sur la colline.
Le parcours de la colline se fait à pied mais le chemin d'accès est momentanément fermé aux piétons d'où l'usage obligatoire de la voiture.
La radio a annoncé un orage sur le Vaucluse, mais elle n'a pas précisé à quel endroit du département.
Le ciel est grisounet mais sans menaces excessives, lâchons les fauves !
J'ai encore envie de quelques branches de lilas avant qu'il ne se fane, je suis, comme à l'accoutumée, pourvue de mon sécateur, et dans l'allée des lilas, je taille, clic, clac, je ne casse pas les branches, je les coupe à la hauteur nécessaire à la repousse.
Nous prenons toujours les contre-allées, moins fréquentées, l'herbe y est plus haute, les enjambées plus larges, un peu d'exercice ne nuit pas.
La colline est quasiment déserte, les rares passants retournent au parking, tant mieux, la colline sera à nous.
La flore est passablement échevelée, il y a une quantité de plantes dont j'oublie régulièrement de vérifier le nom sur les planches de botanique, j'en connais certaines qui contiennent de providentiels petits poisons domestiques, les chiens gambadent, se sauvent dans les fourrés et reviennent vérifier que je suis bien leurs traces.
Et puis, brusquement, un silence massif.
Tout s'arrête, c'est vertigineux. Même l'air s'est arrêté, rien qu'un turbulent silence comme dirait Brink, les chiens stoppent aussi et radicalement.
Je sais, j'ai compris que quelque chose venait de se produire, c'est très léger d'abord, juste un mouvement des oreilles de Bingo et Gaïa qui savent exactement ce qui va se passer, puis un murmure dans les feuillages, et le balancement des feuilles de plus en plus élastique, le ciel noircit rapidement, le vent se lève en trois, quatre secondes, la pluie le suit de peu, d'abord fine et élancée puis violente, en rafales de mitraillette.
Et le ciel se zèbre.
Et je n'ai pas peur.
Les soirs d'orage dans l'appartement, je tremble des genoux, je crève de pétoche et je choisis assez souvent les couvertures, mais là, plantée verticale sur le sol de la colline au milieu des arbres, je n'ai pas peur, à peine si je me souviens que la proximité des arbres n'est pas le meilleur compagnonnage qui soit pour l'occasion.LienLes chiens, eux, se sont tapis au ras du sol sous les buisson, il faudrait que je fasse comme eux, aplatie sur l'herbe, les bras en croix.
Je suis trempée comme une soupe, mais je ne parviens pas à quitter le spectacle son et couleurs sur la colline St Eutrope.
C'est vrai, c'est beau un orage !

NB: la 1e photo appartient à Filoer et montre le chemin d'accès,(un clic pour l'avoir à taille réelle et une promenade sur ses album, ça vaut le coup !)
la seconde est à moi mais n'a pas été prise aujourd'hui.

4 commentaires:

Dieu a dit…

Heuuuuuu... Fais gaffe quand même parce que si tu reçois la foudre, ça risque de te griller les poils, et là, ça sentira la merguez...

Alors, même si j'aime les merguez (miam, miam), je les préfère de chez le boucher. Je t'imagine toute noire, encore fumante, les cheveux dressés sur la tête... Mon dieu !

Je danse sur un fil a dit…

C'est la première fois que Dieu m'écrit, je me sens si...
Alléluia !

Diane a dit…

J'adore ta description de l'air qui perd son souffle et se tait, devient lourd comme une tonne de briques,et des chiens qui savent d'instinct où se planquer.

Dieu prends soin d'elle car elle ne sait pas qu'on ne doit pas rester en plein orage (moi non plus d'ailleurs)

Biiiiiisous Lolo et dieu...

Paloma a dit…

Coucou Laurence,

La peur n'évite pas le danger, dit-on. Ne pas avoir peur ne l'évite pas non plus! En même temps, je comprends la fascination d'un tel son et lumière!

Paloma