vendredi 19 décembre 2008

Fait-divers

Avant de terminer le "journal ralenti", j'ai laissé passer une semaine, histoire de me poser un peu.
Aujourd'hui, je sens presque comme une obligation de relater ce fait-divers qui m'est arrivé hier soir.
A 18h, j'ai fermé le bureau en compagnie de ma blonde et aimée petite collègue Martine M.
Je décide pour des raisons un peu inexpliquées de ne pas emprunter la petite route de Roquemaure mais de reprendre la nationale que je n'aime pas tant que cela. Il se trouve que j'ai besoin de me ravitailler à la pompe et qu'il n'y en a pas sur la route de Roquemaure.
A cette heure-ci, il y a beaucoup de monde dans l'agglomération et ce même monde d'automobilistes regagne la "banlieue" d'Avignon, les lotissements, les petits pavillons, brefeu, la maison.
Je roule pépère parce que je ne suis pas une mordue de la vitesse et que je n'aime pas spécialement conduire la nuit.
Le mistral fait des pointes à 110, j'ai les mains rivées sur le volant, ma voiture a tendance à se déporter dans les bourrasques, je suis un peu stressée, une voiture me double facilement sur la deux voies, il me semble qu'elle roule bien vite mais ma réflexion ne va pas au delà.
Cinq cents mètres plus loin, alors que la route ne fait plus qu'une voie, les voitures devant moi font brusquement une embardée sur la droite, grignotant les bas-côtés, je fais de même sans réfléchir, tout va si vite. Nous stoppons, d'autres le feront aussi. La voiture qui m'a doublée plus bas s'est pris la rambarde, un abominable amas de tôles froissées. Un des automobilistes a déjà appelé les pompiers et c'est dans ces moments là que je me dis que le téléphone portable a une véritable fonction, l'autre court voir et revient aussi vite les bras en l'air, il commence à régler la circulation. Moi, je suis là, je crois que j'ai compris, je suis saisie de tremblements incontrôlables.
Les pompiers arrivent avec le matériel de désincarcération, je n'arrive pas à repartir, mes jambes font de la danse.
Pourtant, je remets le contact, m'ébrèche a passer la première et quitte la scène, il me reste une bonne trentaine de kilomètres et je me demande comment je vais y arriver.
J'ai mis quasiment deux heures mais je suis arrivée.
Posée hier dans mon fauteuil, je me demandais par quels étranges réflexes, j'avais suivi la trajectoire des deux automobilistes qui me précédaient, le premier d'entre eux étant celui qui nous a probablement évité un carambolage terrible, ça s'est passé si vite, c'est de l'ordre de l'instinctif, je n'ai pas réfléchi.
Hier soir, j'avais une espèce de terreur rétrospective que rien ne calmait.
Ce matin, j'ai voulu en savoir plus, la radio a annoncé la mort du conducteur, 21 ans, et le transport à Marseille du passager, 20 ans, dans un état désespéré.
Ce n'est rien de plus qu'un fait-divers dans une histoire, je me sens accablée.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne vais pas pouvoir te dire grand chose moi non plus. :(

Diane a dit…

Ouf comment le vie est un fil ténu et comment on passe a côté d'horreurs parfois.

Voir, c'est tellement pire et plus saisissant. Voir ce moment qui n'était pas le tien mais aurait pu.

Savoir en regardant! OUF.

Anonyme a dit…

Quand il y a du vent, et en règle générale d'ailleurs, on évite d'aller trop vite sur la route. Voilà ; c'est la règle de prudence numéro 1 pour éviter de se tuer et parfois de tuer les autres...
Ca arrive trop souvent ; les plus à plaindre sont ceux qui n'ont rien demandé. Je n'oublie surtout pas les victimes que font ces chauffards et n'ai aucun sentiment à leur égard.
Dommage de foutre ainsi en l'air sa jeunesse ; oui, certainement... Et plus encore de briser le coeur des proches qui ne s'en remettront pas.
Ca me rappelle l'histoire de ce jeune qui avait reçu de ses parents une magnifique 205 GTI qui pouvait crever les 200 km/h. Il s'est tué... Inconscience des parents, inconscience du conducteur qui laisse sa petite amie avec un enfant d'un an... Et toutes les vies bascules... Qui plaindre ?

Anonyme a dit…

Ca me fiche la chair de poule.

Oui, ton instinct indéniablement a dicté au cerveau la bonne commande, le bon réflexe, au bon moment...

Un des neveux de JL s'est tué sur la route à 21 ans (il est rentré dans un camion pour éviter un automobiliste qui doublait sur une ligne blanche en sens inverse...) et je suis à jamais traumatisée par les accidents de la route que ce soit pour les humains ou les animaux. Les vies sont arrachées brutalement et avec violence. C'est terrible.

Avoir frôlé "ça" permet d'avoir toujours la petite alerte allumée quelque part dans son cerveau...

Rose

Anonyme a dit…

Bonsoir Southern-Lolo!!
eh oui, c'est moi!
Tu as eu un bon réflexe, fort heureusement.
On connaît la formule "ça n'arrive qu'aux autres", je parie que ce jeune l'avait fait sienne, comme beaucoup d'ailleurs.
On dit aux Antilles "que nous marchons avec la mort sous nos pieds".
Je te souhaite de passer un bon Noël.
Plein de bises et à bientôt

Anonyme a dit…

Un Noël magique pour toi, gonflé d'amour, d'amour et d'amour.

Baisers tendres.

Rose

Anonyme a dit…

Je dépose une brassée de pétales affectueux, parfumés, lisses, pailletés pour une année riche en découvertes, partages, amitiés, amour.

JOYEUX AN 200NEUF... ;-)

Chaleureusement.

Rose

Diane a dit…

Cocotte ça fait longtemps hein?
;-)))

Anonyme a dit…

Tiens, Dianou a eu la même idée ; je venais voir si ton sol n'était pas trop gelé.

Tu fais jachère encore combien de jours ?? :-))

Au beau jour, si tu veux je peux t'aider à retourner la terre ; enfin j'espère quand même que tu reviendras jeter au vent quelques graines avant ; avec Dianou on volera pour les attraper.

Je pars vers 8h30 le matin, alors si tu veux revenir déposer quelques bises réchauffantes sur mon guidon, je suis preneuse.

Ronrons cajoleurs du soir, ainsi qu'à tes truffes.

Rose

Anonyme a dit…

Et bien, ça me donne le frisson...
Tu l'as échappé belle, on dirait!

Ouf, bonne journée et à bientôt!