mardi 23 septembre 2008

Des voix

J'aime énormément les sons des voix. Comme je passe une grande partie de mon temps au téléphone, il est assez fréquent que je m'envole vers des contrées lointaines.
J'aime les voix et les accents qu'elles promènent.
J'avoue un faible pour les graves mais c'est parce que ma déficience auditive les perçoit davantage, j'aime autant les cristallines, je déteste les aiguës pinailleuses, les voix de crécelle et
celles qui vocifèrent. J'aime les petites timides qui se cachent derrière l'écouteur, celles qui sentent la rocaille, les fragiles et les téméraires qui osent tout dans un seul élan.
Certaines sont chaudes et fluides, d'autres m'amènent immédiatement le sourire, et puis il y a les chantantes qui sont capables de vous débiter leur feuille d'impôt sur un air proche de la Traviata.
Les très rauques des grands fumeurs, les voix de l'entresol, celles du grenier qu'on dépoussière, j'aime le souffle dans une voix, j'aime le débit, la façon de la poser et de marquer la ponctuation.
J'écoutais autrefois Macha, la Macha du soir, ahlala la voix de Macha !
Le matin, dans ma petite voiture rouge, j'écoute la radio locale et c'est Pascale qui m'enchante les sens. Sa voix, c'est à la fois un vrai rayon de soleil, un éclat de rire permanent et quand la petite Pascale s'embrume par une émotion subite, plus aucun automobiliste ne passe au vert, tant elle nous trouble.
Et cet aprèm, alors que je partais dans un service avec une collègue pour interroger un patient, la belle surprise.
Un homme déjà très âgé et bien diminué qui nous reçoit d'un geste ample et généreux, il est décharné et a de la peine à se mouvoir. Alors que nous lui remontons ses oreillers, il nous regarde toutes les deux et nous sort un "merci beaucoup" qui nous laisse totalement abasourdies.
Une voix de rêve ! une voix qui fait tout ce que j'ai décrit plus haut en deux mots : "merci beaucoup". Nous avons vu passer des torrents d'eau fraîche, le tam-tam dans la savane, les sucres d'orge à suçoter, les galets polis, les chants d'amour et le son de la grotte, un petit miracle !
Et nous sommes restées là à lui redemander bien plus d'infos qu'il n'en fallait pour prolonger l'enchantement.
Et puis l'infirmière est entrée et nous avons dû lui passer le charme, mais le rompre, non, non !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime tes petites tranches de vie. Avec tes mots, j'arrive à visualiser la scène et même si je n'ai pas entendu la voix de ce monsieur, j'arrive à ressentir tes émotions.

Merci pour ce sourire du soir ... espoir. :)

Anonyme a dit…

J'ai tout lu, tout gobé, tout senti, tout entendu, presque dans un souffle, souffle qui ramène aux cordes de notre violon intérieur.

Et en levant la tête, je te vois, petit ange, danser sur ton fil...

Tendresse infinie.

Rose

Anonyme a dit…

Rose, les mots que tu emploies sont à chaque fois un vrai délice.

Je danse sur un fil a dit…

Oui Leiloo, la Rose des bois est comme sa cousine la Mara des mêmes bois, elle a un parfum qui lui est propre et elle nous l'envoie à chaque fois qu'elle écrit.
Mais ma Leiloo, tu n'es pas mal non plus ;-)
Merci les filles, vous m'êtes très chères et je ne suis pas certaine de vous l'avoir assez dit.

Anonyme a dit…

...... Ah bon ?... Il me semble que l'on ne se rend pas bien compte de la façon dont on s'exprime ; seuls les autres peuvent nous la renvoyer en positif ou négatif selon ce que cette expression projette :-)))

Mais merci Leiloonette (smiley tout rouge...)

Je suis d'accord avec toi, ma danseuse sur un fil, Leil "n'est pas mal non plus" ;-)) et surtout chacune se révèle avec ses mots, tous ont leur ton, leur charme, leur nuance, leur couleur...

Passez un bon week-end les bichettes.

Moult douceurs à toi, petite danseuse aux pieds roses, sans oublier tes amours à coussinets.

Tendrement.

Rose