mercredi 23 juillet 2008

Livre d'images

Lorsque j'étais jeunette, parmi les choses que je préférais faire à l'école, figuraient les exposés.
Je me portais assez souvent volontaire à condition toutefois que le sujet présentât un intérêt ( à mes yeux). (oh damned ces subjonctifs à la noix !)
On m'a même vu plancher sur le thème des mathématiques, c'est dire ! Mais les maths, avant que de m'infliger d'étranges gargouillis, avaient une histoire. Elles venaient de l'Arabie lointaine et j'estimais important qu'on s'y intéressât autrement qu'en évoquant pour en parler, carré de l'hypoténuse, équations, logarithmes et autres barbaries.
L'exposé me promettait monts et merveilles et l'accès au saint des saints : la grande bibliothèque municipale, à 4 kms du village, autant dire, la presque Arabie lointaine.
J'enfourchais donc mon vélo et je partais ivre d'un rêve héroïque et brutal.
Brutal oui, parce que les freins de mon vélo ne fonctionnaient plus depuis belle lurette et qu'il fallait anticiper les descentes en laissant traîner les deux pieds au sol, et je n'anticipais pas toujours très bien...
j'étais jeune, il est vrai et aux âmes bien nées, la valeur n'attendait pas le nombre des années...
Je feuilletais, je feuilletais, j'écrivais en tirant bien la langue, j'y allais des pleins et des déliés, en deux mots, je jubilais.
Mais passé ce délicat travail de recopiage, la mission suivante consistait à trouver LES images qui donneraient du corps à l'exposé, le bavardage s'il était important pouvait se révéler soporifique, s'il le devenait, je devrais passer la main pour l'exposé suivant.

Alors je mettais tout le village à contribution, j'allais chez les uns et les autres et je leur demandais la permission de regarder dans les magazines, et quand miraculeusement je trouvais ma bonne fortune, et que devant mes deux gobilles gourmandes, on me passait les ciseaux, je dansais.
Je raconte ça parce que j'ai gardé cette manie, je découpe où je le peux des tas de petites choses, je colle ici et là, j'illustre en somme.
Je raconte aussi cela parce que je suis toujours en mode nostalgie comme Diane est en mode séduction, je repense aux gens de mon village qui me voyaient partir à la bibliothèque en me hélant d'un "tu as un exposé à faire ?"
Je pense à ma tante qui cherchait largement autant que moi et à nos trouvailles assemblées, à ses conseils avisés " c'est un exposé que tu fais, pas un catalogue !"

Mon blog, c'est un peu mon livre d'images, je l'orne !

Remerciements sincères à José Maria de Heredia et Corneille ;-)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et moi j'adore exposer ceux des morpions. Ma salle serait décorée de toutes les couleurs si je le pouvais. :P (mais "on" m'a dit non, pff)
Surtout que je suis épatée devant certaines créations des moustiques. C'est un joli moment pour moi aussi. ;)
(D'ailleurs j'en rapporte certains chez moi .. c'est-dire !)

Diane a dit…

Sublîme ce petit texte...